Quel matériel aquariophile choisir?
L’aquarium est un environnement clos. Il est donc important de s’équiper pour reproduire au mieux les phénomènes naturels qui s’opèrent dans l’environnement de nos pensionnaires. L’offre de matériel aquariophile est aujourd’hui assez large mais quand certains équipements sont essentiels d’autres sont très spécifiques voir gadgets.
Le matériel d’aquariophilie peut se regrouper en trois catégories. L’une ne retenant que le matériel essentiel afin qu’un bac tourne avec le minimum. L’autre comportant le matériel sophistiqué. Ce type de matériel n’est généralement pas une obligation et sera principalement déterminé par les choix que vous voulez faire en matière d’espèces ou style d’aquarium. Enfin une dernière catégorie regroupe selon moi les inutiles dans un aquarium débutant et je vous assure qu’il y’en a.
Le matériel essentiel à votre premier aquarium
Le filtre : externe ou interne ?
Il est fortement recommandé de choisir un filtre externe, il s’agit la de votre allié contre la crasse qui devient rapidement un poison dans l’aquarium. Mais aussi un cœur artificiel qu’il convient de savoir respecter et bichonner correctement. Afin d’assurer une bonne filtration du bac, il est nécessaire que le débit du filtre face environ 5 fois le volume de l’aquarium.
Attention un filtre affichant un débit de 1200L/h n’atteindra jamais de telles performances. Ces mesures sont pratiqués à vide et sans tenir compte de la hauteur des tuyaux. Il faut donc examiner la courbe de rendement. Pour faire simple plus la hauteur de refoulement est haute plus votre filtre va perdre de puissance. De même, plus il sera encrassé plus le débit sera réduit.
Cette mesure n’est qu’indicative et est à modérer selon les poissons voulus. De gros pollueurs tels que les Poissons Rouges japonais, les Discus ou certains poissons de fond peuvent nécessiter jusqu’a 10fois le volume du bac par heure !
Le placement doit également être judicieux. L’idéal est de placer la canne d’aspiration d’un côté du bac et la canne de rejet de l’eau de l’autre. A partir de 150cm de long, il est préférable d’utiliser deux filtres plutôt qu’un seul. Cela afin d’augmenter le volume de filtration biologique ainsi que le brassage du bac. Un tel placement permet d’assurer une bonne circulation de l’eau et éviter des zones mortes susceptibles de devenir des sources de pollution.
Le filtre dit “interne” souvent collé sur une vitre de l’aquarium n’est pas simple d’accès et à tendance à vite s’encrasser. Il est rassurant quant aux fuites mais souvent sous dimensionné.
L’éclairage de votre bac
Sans elle point de plantes. Mais que choisir entre tube néon, tube led, bande leds smd?
Si anciennement les néons T5 étaient la norme immuable pour des soucis d’économie d’énergie aujourd’hui ils tendent fortement à être remplacés par les leds. Plus économes en énergie et surtout plus durables (30000 heures) les prix ont également étés nettement poussés à la baisse ces dernières années permettant leur nette démocratisation.
Pour des plantes faciles point besoin d’investir dans une lumière puissante. Un bon repère est de respecter un watt par L ainsi une rampe de 80W peut convenir à un aquarium de 240L. En led il faudra faire la conversion en lumens. 20 lumens équivaut à 0.5W de puissance de tube néon fluocompact. (T5 donc) un calcul simple pour déterminer la puissance minimum multiplier 40 par le nombre de litres. Ici nous ne prendrons donc qu’un tier du bac soit 80L il reste donc à faire ce calcul 40×80 ce qui donne 3200 lumens. Il vous faut donc une rampe d’au moins 3200lumens pour atteindre le minimum syndical d’éclairage nécessaire pour ce type d’aquarium.
Bien entendu dans son achat assurez-vous que la rampe en question est bien pour eau douce! Certaines sont exclusives eau de mer et ne sont donc pas à prendre.
Le chauffage
Un incontournable dans un aquarium mais la encore il va dépendre fortement de votre future population et aussi de la température moyenne de votre pièce. Il se présente sous la forme d’un thermoplongeur, une résistance chauffe le verre ou le céramique autour d’elle afin de réchauffer l’eau mais il ne fonctionne pas en continu et s’arrête automatiquement une fois l’eau à température souhaitée et se relance tout seul dès que nécessaire via un système de capteur. S-il s’avère nécessaire voici les conseils.
- Privilégier un modèle en céramique. Le verre chauffé peut se briser facilement lors d’une mauvaise manipulation ou d’un simple choc.
- Il faut disposer d’un chauffage d’une puissance d’un W au litre d’eau. Ainsi, dans un bac de 240L il faudra disposer d’un chauffage de 240W en dessous et le chauffage risque de surchauffer car il ne parviendra pas à réchauffer l’eau à bonne température. Trop est également dangereux.
- A partir d’aquariums de 120cm ou plus il est préférable d’en acheter deux mis chacun d’un côté de l’aquarium. Pour reprendre le cas du 240L on peut donc acheter deux thermoplongeur de 120W chacuns.
- Attention aux poissons. La surface d’un thermoplongeur peut monter jusqu’à 70 degrés soit largement assez pour infliger des brûlures à vous et surtout aux poissons. Si vous possédez des poissons ventouses tels que des ancistrus il est préférable d’emprisonner le chauffage ou de le placer en surface de manière parallèle à la surface d’eau. Les autres auront tendance à s’en tenir largement à distance.
- Attention à l’évaporation. Si le thermoplongeur est sortis d’eau en fonctionnement ou encore chaud vous risquez fortement d’endommager la résistance! Un thermoplongeur ne sort jamais de l’aquarium s-il est encore chaud au toucher.
Pour récapituler la lumière et le filtre sont deux éléments indissociables les deux autres sont importants mais dépendront largement des choix que vous ferez.
Les accessoires aquariophiles
Parmi tout ce qu’il faudrait lister voici “l’essentiel”
- Une mallette de test d’eau et en gouttes. Les bandelettes sont à fuir en raison du manque de précisions. Le minimum sont ces tests suivants pH gH kH NO2 NO3 le NH4+ n’est pas superflus.
- Une épuisette voir 2. Pour retirer les cadavres des poissons ou en capturer un.
- Un siphon cloche. Petit outil indispensable pour retirer de l’eau du bac mais aussi passer l’aspirateur au sol de temps en temps si c’est nécessaire (amoncellement de déchets)
- Un seau. La il n’y a pas de taille précise la limite étant ce que vous pouvez porter à bout de bras. Privilégier un modèle d’un seul tenant en plastique souple par exemple (l’anse aura moins de chances de lâcher surtout si vous portez 20L d’eau prêt à couler sur le parquet…). Un petit rappel élémentaire ce seau sera uniquement dédié pour votre aquarium. Il ne doit en aucun cas servir à un quelconque usage tiers comme seau pour le lavage du sol de la maison. Les résidus de produits ainsi emprisonnés dans le plastique peuvent plus tard être relâchés dans l’aquarium et provoquer une mort foudroyante des poissons!
- Des bidons de qualité alimentaire. Cela est surtout valable pour les osmoseurs mais le seau peut aussi servir à mettre l’eau neuve dans l’aquarium.
- Une paire de ciseaux en inox. C’est toujours pratique pour tailler les plantes du bac.
- Un thermomètre pour aquarium.
- Un râcle-vitres. Privilégier plutôt un modèle avec un manche et des lames plutôt qu’un aimanté qui raye les vitres. Une vieille carte de crédit (ou à puce…) fait également l’affaire.
Pour tout ce petit matériel il y a moyen de s’en sortir pour moins de 100€ le principal achat étant celui de la mallette de test.
Le matériel aquariophile optionnel pour les projets plus sophistiqués
Ceci regroupe du matériel plus technique. Il s’adresse à des aquariophiles un peu plus chevronnés et à des aquariums bien précis. D’un coût souvent plus onéreux, leur achat n’est à mon sens pas justifié dans un premier aquarium ou les premiers pas sont déjà assez laborieux.
L’osmoseur
Il n’est pas totalement obligatoire mais environ 90% des “poissons d’aquarium généralistes” ont besoin d’une eau osmosée dépourvue de calcaire pour vivre dans de bonnes conditions. Raison du pourquoi son achat peut s’avérer nécessaire. Même si aujourd’hui la majorité des poissons d’élevages sont élevés dans une eau du robinet afin de mieux les habituer à cette eau ce n’est absolument pas ce que je tends à privilégier.
Cet appareil permet de retirer tout les éléments indésirables comme les minéraux, le calcaire et les métaux lourds parfois présents. Il conviendra de privilégier un modèle dont les pièces peuvent se changer. Suivant son utilisation un osmoseur commence à perdre en efficacité dès sa 2e année. Un bon test pour savoir s-il est mort est de faire un test du gH qui est de 0 en sortie d’osmoseur ou à l’aide d’un conductimètre ou les micro siemens (µs) ne doivent pas dépasser 30 à 40 µs.
L’engrais pour plantes (liquide ou sol nutritif).
L’engrais est un élément pouvant se compléter avec l’éclairage afin de “doper” les plantes à la manière d’un engrais que vous donneriez au rosier de votre jardin. Néanmoins, l’engrais ne peut se substituer à un éclairage bien plus puissant (1W/L) Utiliser de l’engrais alors que l’éclairage est faible peut vous amener à une explosion d’algues.
Le CO²
Élément que vous rejetons en respirant divers appareils à CO² maisons ou bricolés existent et visent la encore à doper les plantes. Comme pour l’engrais il ne peut se substituer à l’éclairage et s’avère souvent totalement inutile si l’éclairage n’est pas assez puissant. Il dispose également de deux effets pervers car il peut acidifier franchement l’eau et provoquer des “yoyos” du pH qui ne seront pas du goût des poissons et si mal géré il peut asphyxier les poissons. Ne pas oublier que la nuit ou quand les plantes n’ont plus de lumières elles cessent de s’alimenter en CO² mais consomme de l’oxygène! Et certaines peuvent en consommer beaucoup!
Les pompes “venturi” et pompes de brassages.
A réserver à des aquariums très précis et pour des poissons bien précis. En temps normal leur achat ne se justifie pas et pour le venturi il n’est pas difficile moyennant un bricolage de 5min d’assurer une plus forte oxygénation pour 1€ à peine.
Les groupes froids.
De plus en plus plébiscités pendant les canicules la encore en plus de coûter extrêmement cher il suffit de se calfeutrer pour éviter une trop forte montée en température. Il reste néanmoins un achat possible pour des cas bien précis (aquarium récifal par exemple.)
Le matériel aquariophile inutile/gadget.
Le bulleur.
Non seulement il va créer un remous en surface mais son bruit si charmant aura tôt fait de vous pousser à le débrancher.
Les médicaments.
Dans votre trousse vous pouvez uniquement acheter éventuellement l’ESHA 2000 qui est un traitement à très large spectre. Néanmoins, les médicaments se périment vite et coûtent cher (et ne sont pas couvert par votre sécurité sociale). Leur emploi est également très risqué car il peut déséquilibrer la biologie du bac. Il est préférable de prévenir que guérir et cela passe par trois règles de bon sens. Une population adaptée, un entretiens régulier et une nourriture adaptée et de qualité. Si vous respectez ces trois règles vous diminuez vos chances de maladies de 95% dans votre aquarium. Il n’y a pas de secrets.
Les conditionneurs d’eau. Les “boosts” de bactéries et autres produits miraculeux.
Je vous renvois au tout début de l’article. L’aquariophilie est affaire de patience et l’emploi de ces produits n’apporte rien de bon hormis alléger votre bourse qui sera déjà bien entamée à ce stade. Leur inefficacité est prouvée leur efficacité? Elle reste à prouver. CQFD.
Le Chihiros Doctor
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